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Rancho Relaxo, à nous deux!
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Rancho Relaxo, à nous deux!
13 août 2008

Kenza

Comme tous les cavaliers, je rêvais depuis longtemps d'un cheval qui ne serait qu'à moi.
Et comme beaucoup de jeunes cavaliers, je me rendais bien compte que ce n'était pas possible. Mes parents n'avaient rien contre l'idée de me faire plaisir, je montais avec assiduité depuis 5 ans et il n'y avait pas d'apparence que j'arrête un jour. Cependant, un cheval coûte cher. Trop cher, l'affaire était donc totalement réglé dans mon esprit.

Je me contentais donc de mes reprises, et bien sûr de ces chevaux de passage dont j'ai déjà parlé.
Début 2001, c'est tout un groupe de poneys type shetland, pas débourrés et à peine touchés, qui est arrivé au club. N'étant pas très grande, j'ai eu la chance de faire partie des cavaliers chargés de faire l'éducation de ces petites bêtes, chacun prenant en charge une monture.

Ma partenaire et élève était une petite ponette presque noire, plus grande mais plus dégingandée que les autres, très câline et pleine de bonne volonté. Elle n'avait pas de nom, je l'ai baptisée Kenza, qui signifie "trésor" en arabe.

Rapidement, je me suis attachée à elle plus que de raison. Il y avait longtemps que je n'avais pas eu de vrai coup de cœur pour un cheval, et elle avait beau être trop petite pour moi, je l'adorais. Quelque chose chez cette petite jument me touchait profondément.
Je me suis mis à échafauder des plans, plus ou moins réalistes, pour la garder près de moi.

Il n'y avait rien de raisonnable dans cette brusque volonté d'acheter Kenza. Elle était trop petite pour que je la monte régulièrement? Je m'imaginais lui apprendre l'attelage ou les longues rênes, que je ne connaissais pas, sûre qu'au fond, je me ficherais bien de monter du moment qu'on ne me séparais pas de ma ponette. La question financière me perturbait plus, mais en imaginant une combinaison de demi-pension avec le club et en demandant de l'aide à mes grands-parents, cela me paraissait possible. Compliqué mais envisageable.
Je me suis donc décidée à poser la question fatidique à mes parents.

Ils m'ont écoutés jusqu'au bout, et m'ont demandé jusqu'à la fin de la semaine pour réfléchir.
Le temps m'a semblé bien long... J'oscillais sans cesse entre l'espoir, fou, d'une réponse positive et la tristesse anticipée du refus.

Je fus bien plus tiraillée encore lorsque je reçus finalement leur réponse.
Mes parents ne voulaient pas acheter Kenza, j'ai senti mon coeur faire un plongeon, un piqué même, tandis que mon estomac se contractait.
Mais mes parents voulaient bien tenter l'aventure, avec un poney qui serait adapté à ma taille.
Je m'en voulais presque, vis à vis de ma petite ponette, de la joie que me procurait cette nouvelle. Mais j'étais heureuse quand même.

Le jour même, nous sommes allés au club en famille pour demander à mon moniteur de me trouver une gentille monture. Il a apaisé mes scrupules à propos de Kenza en m'assurant qu'en définitive elle allait rester ici. Je me sentais des ailes.

Cependant, la semaine suivante, Kenza n'était plus dans son box, vendue et partie. Je n'ai pas pu lui dire au revoir, et je ne l'ai plus jamais vue.

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Commentaires
C
Sans doute parce que la vente s'est faite un peu au débotté... Un client qui est venu et à qui elle a plu même s'il ne venait pas pour elle à l'origine.
P
C'est triste comme histoire, tu m'en n'avais jamais parlé. Ça m'a fait un nœud dans la gorge quand je l'ai lue. Comment que ça se fait qu'ils ne t'avais pas prévenue ?
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