Le Poney-club [3]
Cette belle époque a duré 3 ans.
Trois années exceptionnelles d'un point de vue équestre. Durant cette période, je suis passée de la petite fille qui rêve de monter à la petite cavalière qui sait le faire.
J'ai monté en reprise, dans la carrière, dans les bois, à la plage et même en ville. J'ai passé mes trois premiers galops, avec sérieux, avec stress. C'était important à mes yeux. J'ai défilé pour le carnaval de la ville, déguisée à l'égal de ma monture: en sorcière, en marin et en samouraï. J'ai fait mes premiers concours de saut, des parcours vertigineux de 30 centimètres qui me donnaient des frissons. J'ai monté à cru, je me suis baignée à cheval... Une somme d'expériences énorme, et que je dois essentiellement à l'extraordinaire naturel de ces poneys, à leurs sang-froid,leur générosité. Je regrette parfois de ne pas en avoir eu conscience, à l'époque.
Cette histoire aurait pu continuer longtemps. Elle a connu une fin stupide.
On nous a annoncé la fermeture du club, on nous a demandé de partir, on a informé nos parents, la bouche en coeur de la tristesse de cette situation, mais que voulez-vous c'était comme ça. C'était faux. Mais lorsque nous l'avons su, nous les petits cavaliers à qui on avait si charitablement montré la porte, le mal était fait. L'ambiance si conviviale c'était effritée inexorablement durant l'été. L'envie n'était plus là.
J'ai donc quitté le Poney-club.
C'est le coeur serré que j'ai dit au revoir aux poneys. Je n'ai jamais revu la plupart d'entre eux.